Redéfinir le rapport entre conservatisme et modernité : l’apport du concept d’« inversion téléologique »
Résumé
Cet article vise à formuler l'hypothèse paradoxale suivante : le conservatisme comme vision du monde est la matrice de la modernité philosophique. On aurait tendance à tenir pour acquis que cette dernière naît d'une volonté progressiste de se couper de la tradition pour rompre avec le fixisme d'autrefois. Pourtant, en s'appuyant sur le concept d'inversion téléologique forgé par Robert Spaemann, on peut avancer l'idée que la distinction entre la modernité et la période antérieure se joue davantage avec une cosmologie téléologique qui laisse place dans la modernité à une cosmologie conservatrice. Le rôle structurant du principe d'inertie dans la vision moderne du monde est révélateur de cette cosmologie conservatrice : il s'agit pour un mobile de préserver son état de mouvement ou de repos. Mais, dans les deux cas, il est question avant tout de conserver. Au contraire, la cosmologie téléologique qu'on trouve chez Aristote et Thomas d'Aquin pose chaque chose comme finalisée, c'est-à-dire ouverte à un accomplissement qui dépasse la seule prolongation de ce qui est déjà là.
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