翻訳家への道 : ジャン・マルタンの場合 - CNRS - Centre national de la recherche scientifique Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue des Amis de Ronsard Année : 2020

Devenir traducteur : Le cas de Jean Martin

翻訳家への道 : ジャン・マルタンの場合

Résumé

Au seuil du XVIe siècle, l’acte de traduction n’est nullement un métier ; il le devient au cours des décennies. L’étude d’un traducteur français de la première moitié du XVIe siècle suivra, de près ou de loin, cette évolution ; elle n’illustrera peut-être pas le génie d’un écrivain ni n’analysera la pensée originale d’une œuvre, mais tâchera de reconstituer les conditions de travail d’un humaniste ordinaire. Elle essaiera, chemin faisant, de découvrir quelques aspects d’une époque vertigineuse qui a connu, un siècle après l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles en métal, l’éclatement et la propagation des conflits religieux, l’élaboration d’un classicisme dans les arts, ainsi que la promotion de la langue et de la littérature vernaculaires. Parmi les innombrables « Jean Martin », celui qui est connu pour ses traductions d’œuvres italiennes et latines ou de traités d’architecture, ainsi que pour sa révision du Songe de Poliphile fut parisien. Rares sont les archives et les témoignages qui nous renseignent sur sa vie, mais quelques éléments concordants nous permettent aujourd’hui d’en distinguer en pointillé trois phases distinctes : naissance et formation à Paris (ca. 1507-1528), période de voyages au service d’ambassadeurs (1528-1541) et, enfin, décennie d’activités littéraires dans le quartier latin de la capitale (1542- ca. 1553). Immédiatement après la publication en avril 1544 de sa première traduction l’Arcadie de Iacopo Sannazaro, Jean Martin, pressé par des commandes successives, publie coup sur coup plusieurs traductions en français : les Azolains de Pietro Bembo et les deux premiers livres d’architecture de Sébastien Serlio en 1545, le Songe de Poliphile en 1546, l’Oraison funèbre sur le trespas du Roy François de Pierre Galland, le Cinquiesme livre de Serlio et l’Architecture, ou Art de bien bastir de Vitruve en 1547. Dès 1548, il est occupé par la préparation des entrées d’Henri II et de Catherine de Médicis qui ont lieu en juin 1549. S’il publie en 1551 la Theologie naturele de Raymond Sebond (de Pierre Dorlandus), commandée par Eléonor d’Autriche dès l’été 1547, la mort l’empêche d’achever la traduction du De re aedificatoria d’Alberti, qui sera terminée et publiée par Denis Sauvage chez Jacques Kerver en 1553. La cadence est soutenue durant une dizaine d’années et ces activités littéraires et éditoriales accaparent le traducteur. L’entreprise de traduction de Vitruve était déjà commencée au moins deux ans avant la publication et très probablement vers 1544. En rédigeant cette apologie au début des Azolains, Martin ne pensait-il pas au travail en cours de Vitruve mené avec plusieurs collaborateurs ? Et n’essayait-il pas de se justifier contre d’éventuelles contestations futures ? Dans le même texte, il remarque aussi que la traduction des Azolains « requeroit un conducteur plus industrieux » que lui. Enfin ces lignes témoignent-elles d’une réflexion approfondie que Jean Martin menait alors sur l’organisation du travail collectif, le sens et la nature de l’acte de traduire et son statut de « traducteur - conducteur ».
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Identifiants

  • HAL Id : hal-03237633 , version 1

Citer

Toshinori Uetani. 翻訳家への道 : ジャン・マルタンの場合. Revue des Amis de Ronsard, 2020, 33, p. 71-109. ⟨hal-03237633⟩
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