. Iii--libertin,

S. De-vauriennerie-»-À-la-cour-de and G. , a contribué à animer cette vie de cour, peu s'en faut, selon Claude Abraham que ce libertinisme ait dépassé le stade d'un hédonisme débauché et de la raillerie politique commode. De ce point de vue, l'historien américain se range aux côtés de Frédéric Lachèvre, qui, après avoir analysé les positions des libertins du XVII e siècle, conclut que le groupe d'auteurs de l'entourage de Monsieur ne fut pas adepte du libertinisme érudit, issu de la redécouverte de sources sulfureuses de l'Antiquité, et décrit par René Pintard, dont Gabriel Naudé ou Cyrano ont été des représentants connus 43 . Si l'on ne peut inférer du fait que Tristan ait été lié dans les années 1620 avec le poète Théophile de Viau (que l'on verrait apparaître dans le Page) et avec Scarron dans la décennie 1630-1640, ces fréquentations ne suffisant pas à en faire un libertin lui-même, vue la pluralité relativement admise dans la société savante du XVII e siècle. Si par libertinage, on entend un travail de sape des fondements de la représentation théologique de l'humain et de la société, fruit de la pensée « dis/simulée » des libertins issus de l'humanisme critique, la position revêt une charge critique plus visible dans les écrits des uns et des autres 44 . Tristan, adepte discret et dégagé des théories mécanistes et d'un « matérialisme astrologique » indéniable, évoque l'être social comme une « grande machine animée » dont les esprits malintentionnés mais malins peuvent aisément tirer les ficelles 45 . S'il erre de rencontre en rencontre, Orléans avec une hiérarchie para-ecclésiale proche des confréries carnavalesques médiévales, « exerçant une souveraineté sur un pays fictif comme ? le pays de Braquerie

N. Voir, . Mallet, ». Tristan, and C. Tristan-l'hermite, , vol.16, pp.41-47, 1994.

L. Frédéric, Trois grands procès de libertinage, p.1968, 1920.

C. Abraham, ?. Gaston-d'orléans, and O. , , pp.11-49

C. Jean-pierre and . Libertinage, Une approche critique des tendances actuelles de la recherche, 1998.

L. Page and . Xix, et curieux, il est clair que le narrateur de ce roman de formation ne peut séparer trois éléments qui le poussent en avant : la connaissance et le savoir contre la pauvreté et la sottise, l'aventure et le changement contre le mélancolie et l'ennui, et l'amour/amitié/affect moteur contre la solitude et la mélancolie. Aujourd'hui, les spécialistes du libertinage s'opposent : faut-il voir dans l'écriture des auteurs établis et consacrés comme libertins, par exemple par la récente édition de la Pléiade (où figure Le Page), une stratégie consciente de double langage et de dissimulation délibérée, p.189

P. Cavaillé, ou est-ce surinterpréter les textes -comme le souligne Jacques Prévot, pour lequel demeure cependant l'usage d'une ironie « signe de reconnaissance des déniaisés 46 » ? L'ironie contient une forme d'indétermination

, il reste à repérer des pratiques sociales liées ou entrainant des positions libertines : a priori le processus d'écriture d'un roman de formation comique en est une, tout comme le jeu de hasard que prise Tristan et qui, comme le montre le tableau des « Joueurs de dé » de Georges de La Tour, ornant l'édition de poche préfacée par, J. Prévôt, 1994.

, Entre fiction qui mêle faits autobiographiques, foi en sa noblesse déchue et au lignage de ses pères en voie de disparition et mémoire d'épreuves partagées selon les rencontres et fuites en avant conscientes, l'amenant à préciser sa position d'homme de lettre, le Je d'Ariston chemine, depuis les péripéties de ses aventures sociales ou amoureuses à la prise de conscience de l'inconséquence des rapports humains

J. Cavaille, ?. Libertinage, and O. ,

. Ibid,

L. Tristan and . Hermite, T. I Prose. Volume publié sous la direction de Jean Serroy avec la collaboration de Bernard Bray, Cahiers Tristan L'Hermite, vol.13, pp.21-31, 1991.