Le regain des études consacrées aux parlers du Croissant - LLACAN - Langage, Langues et Cultures d’Afrique Noire (UMR 8135) Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Langues et cité Année : 2021

Le regain des études consacrées aux parlers du Croissant

Nicolas Quint

Résumé

Le regain des études consacrées aux parlers du Croissant Comme le montre Guylaine Brun-Trigaud dans une autre contribution de ce numéro, les études consacrées aux parlers du Croissant n'en sont pas à proprement parler à leurs débuts puisque les premiers travaux de recueils de données sur ces idiomes remontent maintenant à plus de deux cents ans. Depuis le début du XIX e siècle donc, de nombreux chercheurs et érudits locaux, originaires du Croissant ou attirés par son intérêt linguistique-notamment le fait qu'il marque la limite entre le français et les autres langues d'oïl au Nord et l'occitan au Sud-se sont efforcés de saisir les principales caractéristiques de ces passionnantes variétés linguistiques, à mi-chemin entre les deux plus grandes langues gallo-romanes. Cependant, dans la seconde décennie du XXI e siècle, la donne a changé. Auparavant, les recherches sur le Croissant étaient le fait d'individus ou de tandems (Tourtoulon et Bringuier) qui menaient chacun leur propre programme sans réelle concertation avec les gens qui partageaient le même intérêt. Désormais, la recherche sur le Croissant est organisée et collective. Cela est dû aux évolutions générales de notre société (où la recherche tend chaque jour davantage à se penser en termes de projets d'équipe) mais aussi à un changement de la vision qu'ont les locuteurs des parlers du Croissant de leur langue maternelle ou familiale. Jadis, il y avait beaucoup plus de 'patoisants' qu'aujourd'hui mais le fait de parler une langue régionale différente du français était souvent vécu comme une fatalité plus que comme une fierté. Aujourd'hui, les locuteurs, devenus très minoritaires, sont par contre de plus en plus nombreux à revendiquer la valeur de leurs parlers 'croissantins' natifs. Ce sont des associations de locuteurs qui, au début des années 2010, se sont lancées à la recherche de linguistes ou d'autres scientifiques (historiens, ethnologues) susceptibles de s'intéresser à leur langue et à leurs traditions. L'actuel regain des études consacrées aux parlers du Croissant s'explique donc avant tout par la volonté des populations concernées : il existe maintenant une demande locale d'information sur les parlers du Croissant, à laquelle les scientifiques sont appelés à répondre.
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Dates et versions

halshs-03094446 , version 1 (05-01-2022)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03094446 , version 1

Citer

Nicolas Quint. Le regain des études consacrées aux parlers du Croissant. Langues et cité, inPress, Les parlers du Croissant, 30 ou 31, pp.15-17. ⟨halshs-03094446⟩
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